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  • Photo du rédacteurVincent Hurner

Sub Rosa - Part II

Alors si la rose, pourquoi un crâne, pourquoi une « tête de mort » en plus de la rose et de tout ce qui précède ? Parce que, pour moi, c’est primordial (en voilà une bonne raison !) et qu’en plus de cela, c’est aussi riche en symboles.


Tout d’abord, ce symbole a été pendant des siècles et, d’une certaine manière l’est toujours, le symbole de la piraterie. Le symbole de rébellion face aux principes et croyances établies, de liberté également.


Pour n’en citer que deux, Oscar Wilde a écrit : « La désobéissance, à travers les yeux de quiconque a lu notre histoire, est la vertu originelle de l’homme. C’est à travers la désobéissance et la rébellion que le progrès a été fait ». Howard Zinn, lui, a écrit : « Historiquement, les choses les plus atroces comme les guerres, les génocides et l’esclavage – ne sont pas le produit de la désobéissance, mais bien de l’obéissance ».


Et pour moi, avant tout, le Systema c’est la liberté.


Ensuite pour ceux qui ont été attentifs aux détails, il y un bandeau sur le crâne qui masquait un œil gauche. Cela a deux significations. La première est une invitation a TOUJOURS observer ce qu’il se passe à l’intérieur de nous-même. Comme je l’avais déjà écrit en 2011, c’est l’histoire d’ODIN. Odin est la divinité suprême du panthéon Nordique. Il est dieu de la guerre et de la mort mais également de la poésie et de la sagesse. Il a percé un de ses yeux afin de s’assurer qu’un des deux sera toujours tourné vers l’intérieur de lui (après tout, chacun est responsable de son implication dans l’entraînement et de son intensité). La légende dit « qu’il a troqué son œil pour un verre d’eau du puit de la sagesse et qu’il en a gagné une sagesse immense. »

Cela peut sembler difficile de se confronter à ses peurs et faiblesses en les regardant honnêtement et les acceptants mais c’est la seule chance que l’on a de travailler avec elles et, éventuellement, de les dépasser. La seconde signification du bandeau est qu’il masque l’œil gauche, lui-même situé devant l’hémisphère gauche, responsable du côté droit de notre corps et de notre côté réfléchi, logique, raisonné. Le bandeau n’est pas là pour le nier ni pour le masquer car il est très utile, voire indispensable, mais pour l’atténuer au profit de notre hémisphère droit et donc de notre côté gauche, le côté intuitif, créatif, créateur et sensible. On est souvent l’un plus que l’autre. A nous de travailler afin de tendre vers l’équilibre, la voie du milieu comme le dit les traditions taoïstes du Tai Chi Chuan. Après tout, le Systema est un art martial interne n’est-ce pas ?


Le crâne symbolise également la mort et c’est là un des symboles les plus importants pour moi car si le Systema est symbole de vie, il est symbole de mort également, l’un n’allant pas sans l’autre de toute façon. Toutes les grandes traditions véhiculent l’idée qu’il nous faut apprivoiser la mort afin de pouvoir aspirer à vivre pleinement sa vie. Les indiens d’Amérique du Nord avaient cette idée par exemple, au même titre que les bouddhistes ou encore les samouraïs. Ces derniers disaient que le guerrier samouraï devait voyager avec la mort à ses côtés. Finalement, le principe de base est de s’en faire une alliée plutôt qu’une ennemie, que de toute façon quoi qu’il arrive personne ne va s’en sortir d’ici vivant. Je ne sais plus qui a écrit cela un jour mais ça m’avait beaucoup plus.

Accepter une mort inévitable c’est aussi prendre conscience du côté précieux et éphémère de la vie, de la sienne et de celle de son « adversaire » éventuel. De se poser des questions de temps en temps afin de se rendre compte si on vit SA vie ou celle de quelqu’un d’autre. L’idée derrière cela n’étant pas de devenir qui on est (car souvent on n’en a pas la moindre idée) mais de se créer chaque jour afin de se rapprocher de qui on souhaite être et on peut changer en cours de route ! Tout cela n’étant qu’une idée justement, autant en choisir une (d’idée) qui nous convient vraiment. Après tout, c’est notre vie même si certains la vive pour les autres et pourquoi pas après tout, chacun est libre ou en tout cas pourrait l’être.

Pratiquer le Systema c’est également mourir à une certaine idée de la confrontation, du combat, de l’entraînement, des arts martiaux et de nos possibilités en tant que pratiquant et être humain. S’engager sur cette voie, c’est mourir à pas mal de choses, toutes ces idées qu’on avait, toutes ces choses que l’on faisait et l’accepter n’est pas chose facile pour tous. Il n’est en effet pas facile de mourir à celui qu’on était pour devenir quelqu’un qu’on ne connaît pas encore bien. Finalement c’est embrasser l’inconnu ou s’y préparer tout du moins. Comment se préparer à l’inconnu ? Et c’est là le paradoxe c’est un fin mélange de contrôle et de lâcher-prise, finalement de tension et de relaxation, d’inspire et d’expire…tellement simple dirait Vladimir.  Encore deux choses sur le crâne et la mort...

Il est aussi un rappel que « la confrontation physique est sans issue », que s’il y a confrontation physique (quelle qu’elle soit), il y a des risques. Un de ces risques, parmi tant d’autres, c’est la mort. La sienne ou celle de l’autre. C’est pour cela qu’elle doit être évitée à tout prix car les accidents arrivent. Combien ce sont déjà levé en serrant les poids prêt au combat pour un « ta mère la pute » bien placé. On se lance, on peut glisser et c’est la cervelle qui continue seule à avancer sur le bitume. C’est con comme exemple mais un accident l’est toujours. Alors, pensez-y avant de vous engager dans un conflit violent et s’il doit avoir lieu, qu’il soit total car, oui, quoi qu’on en dise, vous jouez votre peau. C’est d’autant plus vrai s’il y a une arme dans l’équation. Pour résumer, je ne vous dit pas de rester passif mais d’agir en conscience.

Comme dit précédemment, le crâne est utilisé dans toutes les traditions. Dans l’église orthodoxe russe par exemple, on peut voir tout en bas de l’iconographie de la crucifixion un crâne qui symboliquement représente celui d’Adam. Certains croyants pensent (ceci n’étant pas un dogme de l’église mais plutôt une tradition) que Jésus a été crucifié à l’endroit où Adam a été enterré. Théologiquement (d’après les experts) cela aurait un sens car d’après les écrits de St. Paul, Jésus est appelé le second Adam.

D’après l’hindouisme, nous sommes en plein dans ce qu’ils appellent le « kali yuga », c’est le quatrième et actuel âge de la cosmologie indoue. Les hindous croient que la civilisation humaine dégénère spirituellement au cours de cette période « l'âge noir », car durant cette période les gens sont aussi éloignés que possible des Dieux. Le Kali Yuga est celui où les êtres souffrent le plus, et où ils sont les plus nombreux à souffrir, et ce faisant, où il est plus facile d'atteindre la Délivrance (Moksha) des réincarnations (ça veut dire que les gens meurent beaucoup ça). Si on observe le démon Kali (à ne pas confondre avec la déesse du même nom), elle est souvent représentée avec un collier de crânes humains à son cou. Alors, s’il vous plaît, vivons avec notre temps, avec l’instant présent !

En plus, avec tout ça, réjouissons-nous, vous mourrez moins bête ! Comme conclusion à cet article, je l’emprunte à ce court passage du Traité du rebelle de Jünger qui dit ceci : « toute crainte, sous quelque forme dérivée qu’elle se manifeste, est au fond crainte de la mort. Si l’homme réussit à gagner sur elle du terrain, sa liberté se fera sentir en tout autre domaine régi par la crainte. Il renversera dès lors les géants, dont l’arme est la terreur... ». Ensuite pour ceux qui ont été attentifs aux détails, il y un bandeau sur le crâne qui masquait un œil gauche. Cela a deux significations. La première est une invitation a TOUJOURS observer ce qu’il se passe à l’intérieur de nous-même. Comme je l’avais déjà écrit en 2011, c’est l’histoire d’ODIN. Odin est la divinité suprême du panthéon Nordique. Il est dieu de la guerre et de la mort mais également de la poésie et de la sagesse. Il a percé un de ses yeux afin de s’assurer qu’un des deux sera toujours tourné vers l’intérieur de lui (après tout, chacun est responsable de son implication dans l’entraînement et de son intensité). La légende dit « qu’il a troqué son œil pour un verre d’eau du puit de la sagesse et qu’il en a gagné une sagesse immense. »

Cela peut sembler difficile de se confronter à ses peurs et faiblesses en les regardant honnêtement et les acceptants mais c’est la seule chance que l’on a de travailler avec elles et, éventuellement, de les dépasser. La seconde signification du bandeau est qu’il masque l’œil gauche, lui-même situé devant l’hémisphère gauche, responsable du côté droit de notre corps et de notre côté réfléchi, logique, raisonné. Le bandeau n’est pas là pour le nier ni pour le masquer car il est très utile, voire indispensable, mais pour l’atténuer au profit de notre hémisphère droit et donc de notre côté gauche, le côté intuitif, créatif, créateur et sensible. On est souvent l’un plus que l’autre. A nous de travailler afin de tendre vers l’équilibre, la voie du milieu comme le dit les traditions taoïstes du Tai Chi Chuan. Après tout, le Systema est un art martial interne n’est-ce pas ?


Le crâne symbolise également la mort et c’est là un des symboles les plus importants pour moi car si le Systema est symbole de vie, il est symbole de mort également, l’un n’allant pas sans l’autre de toute façon. Toutes les grandes traditions véhiculent l’idée qu’il nous faut apprivoiser la mort afin de pouvoir aspirer à vivre pleinement sa vie. Les indiens d’Amérique du Nord avaient cette idée par exemple, au même titre que les bouddhistes ou encore les samouraïs. Ces derniers disaient que le guerrier samouraï devait voyager avec la mort à ses côtés. Finalement, le principe de base est de s’en faire une alliée plutôt qu’une ennemie, que de toute façon quoi qu’il arrive personne ne va s’en sortir d’ici vivant. Je ne sais plus qui a écrit cela un jour mais ça m’avait beaucoup plus.

Accepter une mort inévitable c’est aussi prendre conscience du côté précieux et éphémère de la vie, de la sienne et de celle de son « adversaire » éventuel. De se poser des questions de temps en temps afin de se rendre compte si on vit SA vie ou celle de quelqu’un d’autre. L’idée derrière cela n’étant pas de devenir qui on est (car souvent on n’en a pas la moindre idée) mais de se créer chaque jour afin de se rapprocher de qui on souhaite être et on peut changer en cours de route ! Tout cela n’étant qu’une idée justement, autant en choisir une (d’idée) qui nous convient vraiment. Après tout, c’est notre vie même si certains la vive pour les autres et pourquoi pas après tout, chacun est libre ou en tout cas pourrait l’être.

Pratiquer le Systema c’est également mourir à une certaine idée de la confrontation, du combat, de l’entraînement, des arts martiaux et de nos possibilités en tant que pratiquant et être humain. S’engager sur cette voie, c’est mourir à pas mal de choses, toutes ces idées qu’on avait, toutes ces choses que l’on faisait et l’accepter n’est pas chose facile pour tous. Il n’est en effet pas facile de mourir à celui qu’on était pour devenir quelqu’un qu’on ne connaît pas encore bien. Finalement c’est embrasser l’inconnu ou s’y préparer tout du moins. Comment se préparer à l’inconnu ? Et c’est là le paradoxe c’est un fin mélange de contrôle et de lâcher-prise, finalement de tension et de relaxation, d’inspire et d’expire…tellement simple dirait Vladimir.  Encore deux choses sur le crâne et la mort...

Il est aussi un rappel que « la confrontation physique est sans issue », que s’il y a confrontation physique (quelle qu’elle soit), il y a des risques. Un de ces risques, parmi tant d’autres, c’est la mort. La sienne ou celle de l’autre. C’est pour cela qu’elle doit être évitée à tout prix car les accidents arrivent. Combien ce sont déjà levé en serrant les poids prêt au combat pour un « ta mère la pute » bien placé. On se lance, on peut glisser et c’est la cervelle qui continue seule à avancer sur le bitume. C’est con comme exemple mais un accident l’est toujours. Alors, pensez-y avant de vous engager dans un conflit violent et s’il doit avoir lieu, qu’il soit total car, oui, quoi qu’on en dise, vous jouez votre peau. C’est d’autant plus vrai s’il y a une arme dans l’équation. Pour résumer, je ne vous dit pas de rester passif mais d’agir en conscience.

Comme dit précédemment, le crâne est utilisé dans toutes les traditions. Dans l’église orthodoxe russe par exemple, on peut voir tout en bas de l’iconographie de la crucifixion un crâne qui symboliquement représente celui d’Adam. Certains croyants pensent (ceci n’étant pas un dogme de l’église mais plutôt une tradition) que Jésus a été crucifié à l’endroit où Adam a été enterré. Théologiquement (d’après les experts) cela aurait un sens car d’après les écrits de St. Paul, Jésus est appelé le second Adam.

D’après l’hindouisme, nous sommes en plein dans ce qu’ils appellent le « kali yuga », c’est le quatrième et actuel âge de la cosmologie indoue. Les hindous croient que la civilisation humaine dégénère spirituellement au cours de cette période « l'âge noir », car durant cette période les gens sont aussi éloignés que possible des Dieux. Le Kali Yuga est celui où les êtres souffrent le plus, et où ils sont les plus nombreux à souffrir, et ce faisant, où il est plus facile d'atteindre la Délivrance (Moksha) des réincarnations (ça veut dire que les gens meurent beaucoup ça). Si on observe le démon Kali (à ne pas confondre avec la déesse du même nom), elle est souvent représentée avec un collier de crânes humains à son cou. Alors, s’il vous plaît, vivons avec notre temps, avec l’instant présent !

En plus, avec tout ça, réjouissons-nous, vous mourrez moins bête ! Comme conclusion à cet article, je l’emprunte à ce court passage du Traité du rebelle de Jünger qui dit ceci : « toute crainte, sous quelque forme dérivée qu’elle se manifeste, est au fond crainte de la mort. Si l’homme réussit à gagner sur elle du terrain, sa liberté se fera sentir en tout autre domaine régi par la crainte. Il renversera dès lors les géants, dont l’arme est la terreur... ».



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